mercredi 15 juillet 2009

Interview de Jean-Marc Carou

Petite rencontre avec un skateur local. Une petite mine d'infos sur le skate à Lorient à l'époque!!


Merci encore pour le café, le temps passé, et le reste Jean-Marc!


Présentation et historique par Jean-Marc :




J'ai 48 ans – J'ai commencé en 76. Un été vers juin, juillet. On a vu ça en avril. Et on mis deux mois pour trouver des planches.


Le skatepark ça a démarré en 78.


Comment le skate est arrivé sur Lorient : Je faisais du windsurf avec le club de Larmor. On était partit à Bennodet faire une régate. A la fin de ça, y avait un mec avec une planche. Une Banzaï . Je lui ai demandé où il avait eu ça. Il avait rencontré un monsieur qui s'appelait Jean Pierre Marquant (le patron de Banzaï France). Il faisait de la pub pour sa marque. C'était des planches toute molles. On sautait dessus, on touchait le béton. Donc j'ai vu l'adresse de ce monsieur là. Comme mes parents avait un magasin de jouet à l'époque à Lorient, « le paradis des enfants », j'ai filé l'adresse à mon père. Et il a commandé d'abord 6 planches.


J'étais le 1er à en avoir une. Le 2ème, c'était mon pote Alain Gautier (célèbre navigateur), qui fait de la voile maintenant. Et deux autres potes aussi. On est partit à quatre dans Lorient faire du skate. Et dans l'après midi, mon père a vendu les deux autres planches. Après, il en recommandé, par 10, par 100... des Banzaï plastiques. Il en a vendu je sais pas combien de milliers de planches. On allait les chercher en bagnole. On la remplissait. Et après il y a eu le skatepark.


Le skate s'est calmé dans les années 80. On avait plus le droit d'en faire dans les rues, les flics nous courraient après. On sautaient par dessus les bagnoles. On faisait trop de conneries avec. Il y avait même des panneaux « interdiction de skater » sur la place de la mairie (place de l'hôtel de ville à Lorient). On y pétait les dalles apparemment... Il n'y avait plus un trottoir où les gens étaient tranquilles. Il y avait des centaines de planches dans Lorient. On arrivait à fond, et on sifflait les gens pour dégager le trottoir.
Le style était quand même plus cool à l'époque que maintenant. C'était pour remplacer quand il n'y avait plus de vagues. On cherchait surtout à faire de grandes courbes. Maintenant, c'est vachement plus technique.




Questions/ Réponses :


M : T'as skaté combien de temps?JM : 3 ans à peu près. A fond. Je délaissais même la planche à voile. On passait des après midi au skatepark. Et quand je voyais le vent qui se levait, là je me barrais faire de la planche à voile (sur l'étang du Ter, juste à côté du park).


M : Matos utilisé?JM : De la Banzaï. J'étais sponso par mon père. (rire) Je lui faisait vendre des planches, il me filait du matos. Mais les trucks, c'étaient des merdes. Tu faisais un saut et ils pétaient en 2. Un alu pas terrible...


M : Quelles disciplines tu pratiquais?
JM : De tout. Comme tout le monde. C'était pas spécialisé comme maintenant. On s'amusait aussi à sauter par dessus les capots de voitures. De la rampe sur le half pipe du Ter. A l'époque je mettais les 4 roues sur le plexi en haut. Mais il était pas très large. On faisait aussi du slalom. Y a une petite descente près du park, parfaite pour ça. C'est là où il y avait le s compets.


M : Ca a été quand la fin du skate pour toi?
J'ai arrêté en 81, quand je suis partit à l'armée. Mais de temps en temps j'en refais un ptit coup comme ça.


M : Tu te souviens de l'ouverture du park?JM : C'est un ingénieur en béton, qui avait fait ça en 78. Il avait fait ça pour le club de Lorient. Il était content du truc. C'était pas un business. Ca permettait de canaliser les jeunes dans un skatepark plutôt que de faire les cons en ville entre les bagnoles.


M : J'ai vu sur un site (endlesslines) que la session d'1h30 était à 6f50. C'était vraiment ça?
JM : Je me souviens plus, mais ça m'a pas ruiné. Enfin y avait une petite cabane à l'entrée, où la proprio vendait du matos. Avec une petite caisse, donc oui les sessions étaient payantes. Elle y vendait le même matos que dans la boutique. De la pièce détachée surtout.


M: Et la fermeture du skatepark?
JM : Je skatais plus à l'époque. Mais il y avait de moins en moins de monde. Plus personne n'y skatait à force. Le béton à commencer à se fissurer, et ça s'est arrêté. De ce que j'en sais.


M : les premières impressions quand tu l'as vu pour la premières fois.
JM : C'est un terrain de jeu super. Il a fallu apprendre à le connaître, à s'en servir. On s'avait pas ce que c'était un skatepark.


M : Et c'était comment de skater la bas?
JM : Ben il n'y avait pas d'autre park. On pouvait pas comparer. A part à l'époque, où dans une salle de sport près de l'université, il y avait un club qui avait mis des modules en bois. Il y avait ça certains soirs, mais ça ne valait pas le park du Ter.


M : Pour ce qui est de l'ambiance?
JM : ben c'est sympa. Très sain. Mais c'était quand même à qui ferait le plus le malin quoi. (rire)


M : Tes parties préférées dans le park?
L'ovale. J'adorais ça. J'ai bien tourné là-dedans. Et puis le half-pipe qu'était sympa aussi. Mais on se faisait un peu peur dedans. Il était pas très large. Quand tu montais là haut, t'étais plus en adhérence du tout.


M : Les moins du park?JM : Ben trop petit. Trop de monde. Au bout d'un moment c'était surchargé. Tu faisais la queue pour faire le bowl. T'attendais, t'attendais. Au début, on était une dizaine. C'est monté à une cinquantaine facile. Et le bowl était pas terrible aussi. Il était trop abrupt. Quand tu décollais, tu retombais pas dans la pente, mais dans le fond tout de suite. Et tu prenais de grosses pelles.


M : T'as souvenirs de contests?
JM : Ouai. Je crois qu'il y a eu une coupe de France. Je me souviens de l'avoir fait. Ça commençais par du slalom. Après une épreuve de freestyle, suivie d'une épreuve dans le park.


M : Pour finir. Des souvenirs de skateurs connus qui l'ont roulé?
JM : Non pas du tout. On avait pas d'infos à l'époque. Y avait rien. Pas de magazines ou ce genre de truc. Par contre je suis allé au Trocadéro. Il y avait des cônes. Et il y avait des mecs qui commençaient à toucher sérieusement. On était un peu à la bourre ici.



Propos receuillis par Marc Camelan

3 commentaires:

  1. bonjour à tous

    j'étais là en 1978 (la veille de l'ouverture du skatepark avec jean marc et le fils du proprio...

    que de bon souvenir dans le bowl...
    que de bon souvenirs également sur le half pipe (la liaison entre le plexiglass et le béton était mortelle!!! et le plexi très glissant.

    Je me souviens aussi (avant l'ouverture du park, on alllais tous les jours sur la place de l'hôtel de ville)

    RG

    RépondreSupprimer
  2. Re,

    Je mes souviens également d'un show de deux skaters américains (steve brown et tony hanks): c'était fabuleux....

    J'étais là également avec ma frangine (Pascale).
    Je me souviens également d'avoir été invité par Jean Marc au Club de skate de Lorient (salle d'entraînement, avec l'ouverture du skatepark).
    Je me souviens également avoir sauté 1,10 m (saut en hauteur réalisé avec une longue planche faite maison...) alors que le record de France était de 1,20 m record détenu par un des frères Almuzzara (Gérard Almuzzara).


    RG (originaire de CALAIS)

    RépondreSupprimer
  3. Bonsoir Marco
    Effectivement je pense avoir gagné cette coupe de France juste après le championnat de France à Marseille.
    Pour à vrai dire étant avec mon coachs J.P. Marquant, on m'a demandé de l'inaugurer.
    José de MATOS

    RépondreSupprimer