vendredi 10 juillet 2009

Bruno Rouland parle du Ter

Petit extrait de l'interview de Bruno rouland, référence du skate français (ici sur le bowl du Prado en 91). Des propos receuillis par Claude Queyrel. Publié dans endless lines.



Parles-nous un peu de Lorient. On a peu de témoignages sur cet équipement…
Oh putain, Lorient ! (Rires) J’y allais avec le club de Rouen pendant les vacances.


C’était en quelle année ?
En 1980.


Vous aviez le park pour vous seuls ?
Oui. On payait nos entrées à la proprio qui était dans un petite cabine à l’entrée et on avait tout le park à notre disposition ! C’est notre entraîneur Bruno Bouchez qui nous avait trouvé le plan. Il avait réussi à trouver l’adresse, avait fait le courrier pour demander si c’était possible de venir avec le club et voilà l’affaire conclue…



Te souviens-tu de la rampe en béton avec l’extension en plexi ?
C’était une rampe de ouf ! Lorsque j’étais au pied, j’avais l’impression d’un truc qui faisait quinze mètres de haut ! C’était démesuré, une échelle de géant pour nous ! Je commençais tout juste à faire un peu de rampe.
La première fois que j’en avais fait, c’était à Rouen en 1978, lors d’une démonstration
sur une rampe démontable avec les frères Almuzara qui étaient des stars à l’époque.
La rampe était sur une remorque, elle faisait genre 4m de haut pour à peine 3m de large !
Plus tard, j’en avais aussi fait championnat de France à Tignes, en 1979.


Sur la rampe Lacadur ?
Je ne me souviens pas du nom de la rampe à Tignes. Mais par contre j’ai eu une board de slalom et des roues LACADUR. On avait un slogan : “LACADUR pourvu que ça dure !!! “


La rampe de Lorient était la plus grande que tu voyais ? C’était plus haut que le half-pipe de Béton ?
Ah ouais ! Il y avait beaucoup plus de vert ! Je me souviens de m‘être hissé derrière la rampe,
debout, bras tendus, la plaque de plexi faisait toute ma hauteur ! Le rayon était monstrueux.
Ce qui la rendait encore plus difficile à skater, c’était une jointure entre le béton et le plexi à la
verticale… Fallait vraiment faire très attention pour ne pas bloquer ses roues dedans !
Ceci dit, la première année où on est venu, on n’arrivait pas à la plaque ! (Rires) Toucher le plexi, c’était un exploit, on sortait le champagne ! (Rires) En plus, je venais de me défoncer un coude en ski, aux Deux-Alpes, contre le seul arbre qu’il y avait sur la piste. Je ne pouvais pas vraiment skater à fond.


À côté de la rampe, le reste du park était beaucoup plus tranquille…
Oui. Après avoir franchi l’entrée, il y avait une allée qui montait vers la maison des proprios, avec des banks arrondis, le long du chemin. La grande rampe était sur la gauche à l’entrée. Dans le park, il y avait une grande vague un peu dans le style de la Villette, très arrondie. Et pour finir, il y avait le fameux bowl, énorme, dans lequel j’ai appris mes premiers inverts !
(voir ci contre, le bowl du Ter, Bruno en pleine action, une de ces images perso.)


Tu ne les as pas appris sur une rampe ?
Et non ! Ce bowl n’était pourtant pas le terrain le plus facile ! Il était très flat avec un rayon elliptique. La verticale arrivait d’un coup !Dans le park, la proprio avait aussi installé un petit coin magasin dans sa cabane.



Vous étiez ses seuls clients !
Ouais ! On est revenu trois années à la suite, de 1980 à 1983.
Elle nous ouvrait le park et nous y passions une semaine seuls.
On logeait à l’auberge de jeunesse, à une demi-heure de marche du park.
Je garde de sacrés souvenirs de ces séjours à Lorient… D’ailleurs, j’ai levé ma première gonzesse
à l’auberge de jeunesse ! (Rires) Des Anglaises étaient arrivées un soir et avec un pote,
nous étions allés dans leur dortoir ! On avait fait carnage ! (Rires)

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